Un budget pour préserver les services publics ?

Devant un Budget municipal 2016 que nous avons voté en renforçant nos convictions et en agissant incessamment pour maintenir et développer de véritables services publics au profit de l'ensemble de nos concitoyens chapelains, fort est de constater une certaine forme d'austérité.

Fort aussi de constater que les décisions prises au plus haut de l'état, en actionnant la carte « privatisation » et celle du désengagement de l'état envers les collectivités, engagent petit à petit la population dans une dégradation inexorable des services publics.

Qui d'entre nous n'a pas été confronté à la dégradation de nos services publics ? Une tournée...2 tournées non réalisée(s) parce que le facteur n'est pas remplacé... ? Une ligne téléphonique non réparée privant l'abonné de téléphone et d'internet pendant 3...5 voire 10 ou 30 jours....la même chose bientôt pour l'électricité avec le non remplacement des équipes d'astreinte..... où des zones entières, classées non prioritaires, sont délestées en cas de...coup de vent.... ? Les opérateurs dits de services publics, n'en auront bientôt plus que le nom.

Par exemple depuis 2010, l’Etat français ne met plus un service public postal à disposition des citoyens mais préside une société anonyme, opérateur de services postaux, banquiers, assurantiels et de téléphonie. Avant cela en 2004, la télécommunication publique tombe dans les mains des entreprises avec l’abandon de France Télécom aux marchés, rebaptisé Orange depuis. Dans la même année, ce furent EDF et GDF qui furent transformés en société anonyme. Renoncer au service public, c’est renoncer à une idée du vivre ensemble ainsi qu’aux valeurs fondamentales de la République. Car sous couvert de mise en concurrence et d’une baisse des prix, la privatisation nous prive des principes de continuité du service public et de son égal accès pour tous.

Car quand l’Etat détient le monopole d’une activité jugée comme étant de « bien commun », ce dernier est tenu de permettre à ses citoyens d’y avoir accès indépendamment de leur localisation sur le territoire national. De plus, si toute personne a un droit égal à l’accès au service, tout le monde participe de manière égale aux charges financières résultant du service tout en étant assuré d’être traitée de la même façon que tout autre usager du service.

Loin de pouvoir assurer une même qualité de prestation matérielle, civique et éthique, le recours aux entreprises pour assurer la richesse de notre vie collective a changé les citoyens que nous étions hier en consommateurs individuels. Cet état de fait pose de véritables problèmes démocratiques : quelle est la place des usagers et de l’intérêt commun des services postaux, téléphoniques, énergétiques fasse aux logiques pécuniaires du monde privé ? Pourtant, la force d’une nation et l’intelligence collective qui en découle dépendent directement des espaces économiques retirés des logiques capitalistes. Car, quand l’entreprise renvoie les consommateurs à leurs seuls moyens, le service public assure un accès aux citoyens selon leurs besoins..